Pourquoi
devient-on comédien ? Comment ? Quelle inaccessible
étoile
l’attire comme la flamme, le papillon suicidaire ? Est-ce la
lumière
des projecteurs, le public ?
Le
comédien est fasciné par la lumière et au-delà par le grand trou
noir
béant
où se love le public. Ce public qui le charme et qu’il veut
charmer
à
son tour. Le comédien a peur, il tremble sur scène et pourtant il
s’impose.
Le comédien joue, fait semblant et pourtant il se veut sincère.
Le
comédien est un paradoxe et pourtant il recherche son unité.
Ce
sont ces réflexions qui ont donné naissance au “comédien malgré
lui”,
hommage à Molière bien sûr, mais aussi réalité vécue.
Des
textes de Grumberg, Dubillard, Tardieu parce que leurs dialogues
ciselés,
percutants, rythmés amènent un humour décalé, absurde,
poétique.
Parce que ces auteurs sont à l’affût des contradictions et des
compromissions
humaines que le comédien s’ingénie à rejouer sur une
scène
devant un public qui s’y reconnaît et qui finit par rire de lui,
de
l’autre.
Sur
scène, ils
sont deux comédiens pour nous emmener dans les
méandres
de leurs interrogations. Deux pour se donner la réplique.
D’un
sketch à l’autre, ils étalent leur panoplie d’artiste
dramatique
dans
un espace quasi vide. Un portant, quelques frusques, des éclats de
costumes
et les personnages vivent, agités par la seule vraie question :
“Être
ou ne pas être ?”